Scénario 11 - Obligation de signalement pour les collègues

Une infirmière, qui offre également des services de psychothérapie, voit souvent des adolescents aux prises avec la dépression et des crises d’anxiété. Les patients sont souvent timides et ont du mal à s’ouvrir. L’infirmière veut les mettre à l’aise. Pour cela, elle fait beaucoup de blagues et de commentaires à connotation sexuelle.

Une collègue a fait part de ses inquiétudes sur son comportement, mais l’infirmière a nié tout problème : « J'essaie juste d’établir un lien avec les adolescents et c’est comme cela qu’ils parlent entre eux ».

Questions de discussion

  • L’infirmière fait-elle quelque chose de mal? Si oui, quoi?
  • Qu’auriez-vous fait de différent dans une telle situation?
  • Quelles répercussions sur les patients ce type de comportement peut-il avoir?
  • Par quels autres moyens l’infirmière aurait-elle pu « les mettre à l’aise »?
  • La collègue est-elle dans l’obligation de signaler les faits?
  • Concepts clés illustrés par ce scénario :

    • Professionnalisme et utilisation du langage
    • Lorsque vous êtes dans l’obligation de signaler et lorsque vous ne l’êtes pas
    • D’autres façons par lesquelles les confrères peuvent intervenir lorsqu’ils constatent un franchissement ou une transgression des limites?

    Il est de la responsabilité de l’infirmière de rester professionnelle en présence d’un patient et un tel manquement est une forme de franchissement des limites. Quelle que soit l’intention de l’infirmière, l’utilisation de blagues et de commentaires à connotation sexuelle est considérée comme un mauvais traitement d’ordre sexuel, au regard de la Loi de 1991 sur les professions de la santé réglementées (LPSR). Dans ce scénario, le certificat d’inscription de l’infirmière, auprès de l’OIIO, peut être révoqué si elle est reconnue coupable d’avoir infligé des mauvais traitements d’ordre sexuel à un patient.

    En conséquence, dans ce scénario, la collègue est tenue de signaler les mauvais traitements d'ordre sexuel et l’utilisation de blagues et commentaires à connotation sexuelle, car, comme cela est défini par la loi, il s’agit de mauvais traitements d'ordre sexuel.

    Plutôt que d’essayer d’établir un lien avec ces jeunes patients au moyen de blagues à connotation sexuelle, l’infirmière devrait s’efforcer d’établir cette connexion en écoutant attentivement ses patients et en se rendant disponible pour eux en tant que ressource en soins de santé. Il est important de ne pas oublier que le rôle de l’infirmière n’est pas de « faire copain-copain » avec ses patients; le rôle de l’infirmière est de prodiguer des soins de qualité.