20 juin 2022

Faites la connaissance de Naomi Thick, notre nouvelle présidente du Conseil

En juin, l'OIIO accueillera 15 infirmières et infirmiers au sein de ses comités. Ces infirmières et infirmiers aideront l'OIIO à protéger la population par un exercice infirmier sécuritaire, en participant aux activités essentielles de l'OIIO.

Le Conseil de l'Ordre des infirmières et infirmiers de l'Ontario s'appuie sur des infirmières expérimentées et des dirigeants du secteur public pour assurer un leadership en matière de politiques et de surveillance, afin que l'OIIO puisse se concentrer résolument sur son mandat de protection de la population.

En juin, l'OIIO accueille de nouveaux visages au sein du Conseil et des visages connus dans de nouveaux rôles, comme Naomi Thick, qui a assumé le rôle de présidente ce mois-ci. En qualité de présidente, Mme Thick, avec ses pairs du Conseil, apportera son expertise au travail de l'OIIO, en contribuant à façonner la réglementation des soins infirmiers et la promotion de pratiques infirmières sécuritaires pour les générations à venir.

Membre du Conseil depuis 2017, Mme Thick occupait auparavant le rôle de vice-présidente, IA, de 2020 à 2022. Elle est gestionnaire clinique au service d'hématologie et d'oncologie, à l'unité médicale de jour et programme de dialyse du Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario (CHEO) à Ottawa. L'OIIO s'est entretenu avec Mme Thick par l'entremise de Zoom pour connaître son parcours en soins infirmiers, parler de ses objectifs pour le Conseil et découvrir comment un séjour en Somalie lui a donné la confiance nécessaire pour relever tous les défis.

OIIO : Bonjour Naomi! Comme toutes les infirmières, nous savons que vous êtes très occupée, alors commençons par « Pourquoi êtes-vous devenue infirmière? »

NT : En fait, je voulais être vétérinaire jusqu'à ma 11e année! Mais seulement parce que mon meilleur ami voulait être vétérinaire. J'ai fini par réaliser que je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire. Mais je savais que je voulais pouvoir voyager et travailler n'importe où, et que cela devait impliquer de travailler auprès des gens. J'avais une solide formation scientifique, et on a toujours besoin d'infirmières. Avant de me lancer, je n'avais vraiment aucune idée de ce qu'était le métier d'infirmière, à part ce que l'on voit à la télévision. Ce qui, pour être honnête, n'est pas la vraie vie! Mais ensuite, je suis tombée amoureuse de la profession. J'aime tous les aspects des soins infirmiers auxquels j'ai participé.

OIIO : Parlez-nous un peu de votre carrière d'infirmière jusqu'à présent.

NT : J'ai grandi sur la côte Est et j'ai suivi ma formation d'infirmière à l'Université Dalhousie, à Halifax. Mon premier emploi après l'obtention de mon diplôme était dans le service de chirurgie orale et maxillo-faciale du Queen Elizabeth II Health Sciences Centre.

Naomi Thick at her graduation
Mme Thick lors de sa cérémonie de fin d'études et de remise d'épingles.

Je voulais vraiment pouvoir travailler à plein temps en tant qu'infirmière, alors je suis allée dans le Nord, à Wabasca-Desmarais, une petite ville située à environ quatre heures au nord d'Edmonton, en Alberta. On y trouve un hôpital et une petite communauté à prédominance autochtone. C'est une ville industrielle - la population double ou triple en hiver, lorsque les gens viennent travailler dans les champs de pétrole ou dans l'exploitation forestière. Nous avions 15 lits d'hospitalisation et l'équipe soignante était principalement composée d'infirmières. Il y avait des médecins et nous avions des appareils de radiographie et un laboratoire, mais il n'y avait aucun autre soutien auxiliaire. Pas de physiothérapie, d'ergothérapie ou d'orthophonie - les gens devaient prendre l'avion s'ils avaient besoin de ces services.

J'ai travaillé en étroite collaboration avec une IAI — c'est la version albertaine d'une IAA de l'Ontario. Lors d'une garde de nuit typique, il n'y avait que nous deux et personne d'autre. Pendant la journée, il y avait une autre infirmière. Donc, nous avons tout fait. Le cycle de vie entier d'un patient. On faisait des accouchements et on tenait les mains des gens en fin de vie. Il y avait beaucoup de soins d'urgence. C'était l'épreuve du feu.

Quand je regarde en arrière, je me rends compte de la chance que j'ai eue. En effet, en tant que jeune diplômée, j’ai pu apprendre aux côtés d’une infirmière auxiliaire autorisée extrêmement compétente sur le plan clinique. On travaillait vraiment bien ensemble. Et il y avait toujours quelqu'un de garde que je pouvais appeler pour poser une question. Pour ce qui est du renforcement de mes compétences cliniques, c'était formidable.

Après cela, j'ai toujours rêvé de travailler avec Médecins sans frontières. J'ai fait un séjour de huit mois en Somalie. J'étais l'infirmière gestionnaire de l'équipe médicale, puis la chef de l'équipe médicale, chargée de la centaine de lits que comptait le centre de santé. J'ai eu l'occasion de travailler avec des gens du monde entier.

Naomi Thick in Somalia
Mme Thick avec Médecins Sans Frontières en Somalie.

Lorsque je suis rentrée au Canada, j'ai déménagé dans une collectivité accessible uniquement par avion près de Fort McMurray, appelée Fort Chipewyan, en Alberta. C'était un poste de soins infirmiers avec une population permanente d'environ 700 personnes. J'étais l'infirmière chargée des soins aux malades chroniques et j'ai eu l'occasion d'effectuer de nombreux soins communautaires de grande qualité, en particulier des travaux portant sur des programmes relatifs au mode de vie, notamment la mise en œuvre d'un nouveau programme d'amélioration de la santé coronaire.

Nursing Station, Fort Chipewyan, Alberta
Poste de soins infirmiers de Fort Chipewyan, à 727 kilomètres au nord d'Edmonton, en Alberta.

Puis mon mari a été muté en Ontario pour son travail, et j'ai commencé à travailler comme infirmière d'urgence au Winchester Hospital.

OIIO : Vous êtes maintenant gestionnaire au CHEO. Quand êtes-vous passé à un poste de direction?

NT : À Winchester. Je venais de terminer ma maîtrise et je sentais que c'était un rôle où je pouvais faire la différence. Lors de mon entretien, on m'a prévenue de certains des défis passés et des défis futurs anticipés, mais je me suis dit que je devais tenter ma chance.

À Winchester, j'ai participé à la clarification des rôles des IA et des IAA, à la mise en œuvre de l'aide médicale à mourir, à l'élaboration d'un autre niveau de soins (ANS) et à la modification des modèles d'exercice. J'étais la gestionnaire de la médecine, l'unité de soins améliorés, les soins complexes, la planification des congés, la maternité et l'enfance.

OIIO : Ouah. La liste est longue.

NT : Non, mais c'est souvent la réalité des soins en milieu rural. Nous étions deux gestionnaires, et nous nous sommes partagé les tâches. Je m'occupais des patients hospitalisés, et elle de l'unité des patients externes. Et le temps que j'ai passé dans le Nord m'a vraiment préparée à pouvoir répondre et intervenir dans de nombreux domaines différents.

J'y suis restée six ans, puis je suis arrivée au CHEO. Je voulais tenter ma chance dans un centre plus urbain. Cela fait maintenant quatre ans que je suis au CHEO.

OIIO : Pourquoi avez-vous choisi de siéger au Conseil?

NT : Je crois fermement que si vous voulez changer le système, ou si vous avez des commentaires à faire sur le système, vous devez monter sur le ring. J'adore la citation de Theodore Roosevelt que Brené Brown utilise : « Ce n'est pas le critique qui compte... tout le mérite appartient à celui qui descend vraiment dans l'arène... » J'ai donc présenté ma candidature pour siéger au Conseil.

Naomi Thick at ICRC
Mme Thick lors d'une réunion du Comité des enquêtes, des plaintes et des rapports.

OIIO : Et comment était-ce au départ, lorsque vous avez rejoint le Conseil?

NT : Pas ce que je pensais, en fait! Je ne pense pas avoir vraiment compris ce qu'était la réglementation. Je savais que l'OIIO établissait les normes et que les infirmières qui ne les respectaient pas pouvaient être sanctionnées par l'OIIO. Je n'avais pas saisi l'ampleur du travail de l'OIIO : approbation des programmes de formation, amélioration de la qualité, tous les processus entourant l'élaboration des normes. Je ne connaissais certainement pas tout le travail accompli au niveau de l'inscription, ni l'étroite collaboration avec la législation en vigueur.

OIIO : C'est quelque chose que l’on entend souvent — nous entendons des propos similaires de la part des personnes qui rejoignent nos comités pour la première fois — tout cela renvoie à la promotion d'un exercice infirmier sécuritaire et à la protection de la population!

NT : Oui. Et c'est incroyable. J'ai adoré faire partie du processus et voir tout le système en action. Depuis que je siège au Conseil, le gouvernement a modifié le champ d'exercice de toutes les catégories d'infirmières réglementées par l'OIIO. Nous avons procédé à l'Enquête publique sur les foyers de soins de longue durée, puis nous avons fait une tonne de travail sur les mauvais traitements et les « tueurs en série » dans le système de santé.

OIIO : Pour l'avenir, qu'attendez-vous le plus de votre rôle de présidente du Conseil?

NT : J'ai vraiment hâte de voir comment l'OIIO va concrétiser son engagement envers l'équité, la diversité et l'inclusion (EDI). Nous avons commencé le travail très tôt, avec la reconnaissance du territoire et la formation du personnel et du Conseil, mais il y a encore beaucoup à faire. En tant qu'organisme de réglementation chargé de veiller à la sécurité des patients et de s'assurer que les infirmières prodiguent des soins sécuritaires, nous devons montrer la voie en expliquant aux infirmières le rôle que l'équité, la diversité et l'inclusion doivent jouer dans les soins aux patients. Parce que l'équité, la diversité et l'inclusion ne sont pas qu’une « bonne chose à avoir » — ce sont des valeurs essentielles.

En outre, j'ai vraiment hâte de réaliser toute la portée de notre Vision 2020 en matière de gouvernance. Des changements législatifs sont nécessaires avant que nous puissions la mettre en œuvre, mais je suis très enthousiaste à l'idée d'utiliser les données pour déterminer ce qui contribue à la sécurité des patients.

OIIO : Dernière question. Que diriez-vous à une jeune diplômée ou à une infirmière qui vient de commencer à exercer? Des conseils?

NT : Les personnes qui intègrent la profession en ce moment le font en période de pandémie. Je sais que les jeunes diplômées peuvent avoir l’impression d’être mal préparées, parce qu'elles n'ont pas eu autant d'expériences cliniques ou pratiques que d’ordinaire, mais voici comment surmonter cela : concentrez-vous sur le patient qui se trouve en face de vous.

Vous apprendrez à quel point vous êtes capable de vous adapter au changement. Parce que l'exercice de la profession évolue, tout le temps, et c'est une leçon importante à retenir. Assurez-vous d'écouter des experts très compétents et d'examiner ce que les données vous disent. Concentrez-vous sur le patient. Parlez à vos collègues infirmières - pas seulement à celles qui travaillent avec vous, mais aussi en ligne. Trouvez vos interlocuteurs. Trouvez les personnes qui vous aideront à devenir une infirmière exceptionnelle. Vous avez choisi une carrière formidable. Trouvez votre place.